Gâtée et réussissant dans tout ce qu'elle entreprenant, on peut dire que Lina a une belle vie. Mais comme l'être humain est toujours à la recherche de nouveauté et de quelque chose de plus spectaculaire que ce qu'il possède, la jeune femme s'est donc lancée dans la quête au gang. Elle voulait se rendre utile à ces personnes et souhaitait en échange obtenir ce dont elle ne connaissait pas jusqu'à maintenant : le danger. Sentir que sa vie ne tient plus qu'à un fil, sentir cette adrénaline pendant une mission, se faire poursuivre mais réussir à s'échapper in extremis... C'est ce qu'elle voulait et elle y est.

Ellen, c'est quelqu'un d'assez étrange. Discrète, très discrète, passant inaperçue presque tout le temps, elle est du genre silencieuse, ne parlant qu'en cas d'extrême nécessité, on a l'impression qu'elle se fond dans le décor tant elle se donne du mal pour ne pas être remarquée. Elle est également solitaire, estimant qu'il sera moins facile de de la voir si elle n'est pas entourée par d'autres personnes. Elle marche, tête haute, fière, ses longs cheveux battant sa taille, mais elle ne s'en soucie pas. Fade, décolorée et insensible sans être froide, elle se contente d'observer le monde sans ciller, comme si elle n'en faisait pas partie, elle n'envie même plus les autres.

Avec sa belle chevelure brune, comme une rivière d'encre, ses yeux bleus entre saphir et améthyste, sa silhouette mince et ses membres fins, Ellen pourrait facilement être belle ... Si elle n'avait pas cet air impassible, ce visage livide, ce sourire compassé, usé par le temps, ces yeux qui supplient le ciel de l'achever avant qu'elle ne souffre. Quand elle passe, on dirait une fée, un personnage venu d'un autre monde, marchant d'un pas aérien. Invisible. Et quand on se retourne pour la regarder, elle a déjà disparu. Telle est Ellen.

Ellen ... Son père, c'était un ivrogne qui avait fait des conneries avec une pute de bar. J'imagine que vous êtes suffisamment intelligent pour deviner qui était sa mère. C'est pour cette raison que celle-ci la confia à sa naissance à un couple sans enfants, les Creamfield. Globalement, elle eut une enfance calme et paisible. Ses parents adoptifs se dirent rapidement qu'elle avait un problème (elle était complètement amorphe en raison de son désintérêt pour son entourage) et elle fut envoyée chez une psychologue. En vain. Chaque séance semblait n'avoir aucun impact sur Ellen qui ressortait du cabinet sans avoir rien retenu. C'est ainsi qu'elle virevolta d'une activité à l'autre, d'une école à l'autre, avant d’atterrir à Arfès. Où son intérêt fut éveillé par la guerre des gangs, ce conflit de personnalités beaucoup plus fortes, beaucoup plus éclatantes que la sienne. C'est pour l'étudier de plus près qu'elle a pris part à la bataille.